dimanche 24 avril 2011

La ville où tu renais.

Ramper.Traîner ses semelles érodées sur la granule noire du bitume. C'est en effleurant sa peau citadine que tu y perds le sens commun. En regardant ses yeux rouges, tantôt verts, dans l'obscurité lointaine. Tout autour.
Voir traverser ses idées phares, sur les chapeaux de roues, aveuglantes. Tantôt silencieuses et mortes, sur le bas-côté, comme une tombe de métal. Et ton envie de te jeter à plat-ventre sur son chemin.Enfin.

Haleter au son-silence des rumeurs, et de tes battements de cœur.  Ton regard vacille, ivre. Plus loin, encore plus loin. Ta poitrine peut éclater sur un pas de trop.
La route est hasardeuse. Pour tout dire, tu ne sais pas où tu te rends. Tu n'y as pas vraiment songé avant. Un passant, ton épaule et la sienne se bousculent.
Pardon. Je suis confus. T'arracher les yeux. T'éventrer et te bouffer la gorge. T'ignorer. S'excuser. Rien n'est arrivé.
Tomber à genoux.

Les pieds sont des chenilles défoncées par les mines d'une guerre intestine.Des rires et des soupirs. Des bourdonnements. La confusion et rien n'est plus comme avant.
Fermer les yeux, et attendre.
Rendre un souffle. Prendre le suivant.
03.21
Veuillez vous écarter de la bordure des quais.
Se jeter sur les rails blancs d'une ligne routière. Et humer jusqu'à t'en éclater la tête. Passe par là avant de trépasser.Outrepasse les barrières, emprunte les sens-interdits. Dit "merci", dit "encore", dit "oui". Fais pire.

Grimpe aux lampadaires, et du haut des sanctuaires lumineux, plante le drapeau de ta raison. Laisse le flotter un peu avant de l'abandonner. Et redescend comme un pompier.
Amuse-toi de n'être rien qu'un piéton anonyme dans la ville où tu renais.

samedi 16 avril 2011

Fiction : Voyage Saturnien. Ou ailleurs, on s'en fout.

1.12.10

Voilà. On y est.
Le grand départ.
C'était pas une mince affaire de braquer 431 vieilles peaux dans la rue, leur faire le sac, pour souvent y trouver des photos de gringalets avec un appareil dentaire, ou des boites de médoc contre la colique matinale. Projet de longue haleine, pour sûr. Mais fallait au moins ça pour pouvoir m'acheter ce billet sans retour vers ma destination.

J'arrive sur le quai d'embarquement.
Ma valise contient en tout et pour tout 4 paires de chaussettes, des slips à l'effigie de Snoopy, deux jeans troués parce qu'un peu vieux, et un antique magazine porno qui avait dû appartenir à un camarade de 4e, quand j'étais marmot.
Je sais. Je suis sentimental.

Pour l'occasion je me suis vraiment fringué en touriste. Chemise hawaïenne fushia trop grande, un bermuda kaki trop grand, un sombrero en paille trop grand et des chaussures bateau trop grandes.

J'ai l'air d'un con, c'est évident. La connerie ça disculpe. Ça me laisse ce doux sentiment que ma conscience est clean avant de quitter ce taudis de merde. Effet d'illusion optique, évidemment. Inutile de préciser que je déteste ces frusques. J'ai l'impression d'être un pecnot qui vient jouer aux machines à sous dans un casino pour la première fois.

Un type en costume noir impeccable me dit de le suivre. Enfin je suppose. Parce qu'il parle en russe, et moi j'en piste pas un traitre mot, évidemment.

Le tuyau d'embarcation (j'ai aucune idée de comment on appelle ce machin-truc) me laisse l'idée d'être digéré lentement, pour me faire déféquer au loin. Pour une fois, je trouve pas ça désagréable.
En fait, pour une fois, ça a même un semblant de sens.
Une bonne purge, et zou.
Le russkov derrière moi me dit un truc dans sa langue natale. Je le remercie, car je suppose qu'il me souhaite : "bon voyage", ou "va chier". L'un dans l'autre, c'est pareil.
Merci, oui, merci. Toi aussi.

J'avance donc tranquillement vers cet appareil un peu étrange pour mon baptême de l'air. Ouais, je l'avoue, j'ai jamais pris l'avion. En même temps, c'est pas vraiment le propos puisqu'il ne s'agit pas d'un avion, mais d'une fusée. Je vais donc avoir droit au baptême du vide en prime. C'est vraiment mon jour de chance.

Je passe le sas qui se referme bruyamment derrière moi dans une cacophonie de mécaniques à air comprimé ou de tuyauterie à gaz. Je saurais pas trop dire, je suis pas ingénieur (ça se saurait).
L'habitacle est vraiment tout petit. En fait j'ai juste la place pour poser mon cul sur un fauteuil qui à l'air vraiment flippant et confortable à la fois. C'est un peu comme à la fête foraine, mais en mieux.
Ya une console hi-tech aussi. J'espère qu'ils ont intégré l'auto-radio, parce que le trajet risque d'être long sinon.
Et... voilà. C'est tout.Se sont pas foulés sur la déco intérieure, c'est sûr.

Je m'installe et je boucle ma ceinture. Machinalement, mes doigts tapotent les accoudoirs. Un peu nerveux, sans doute. Shhht.
La tuile. Je me rend compte que je suis pas allé pisser avant de monter dans la carlingue. J'ai aucune idée si ya des chiottes planquées quelque part dans cette soucoupe fuselée. En espérant qu'ils aient prévus le PQ aussi.
Je détache ma ceinture et je regarde un peu partout autour. L'espèce de colonne centrale en métal blanc, derrière l'unique siège est parcourue de fines rainures et je me demande si ya pas un panneau d'activation secret comme dans les films de science-fiction.
Mes mains tâtonnent dessus, mais ne trouvent rien. J'espère qu'il n'y a pas de caméra planquée dans l'habitacle, sinon je suis sûr de passer à Vidéo Gag dimanche prochain.

Ya des bruits bizarre et un ronflement qui chatouille la plante de mes pieds. Ils chauffent le moteur, je crois.
Merde, faut vraiment que je largue des potes à la piscine avant le décollage, sinon je vais repeindre mon slip Snoopy. Panique à bord, je tapote timidement sur les boutons de la console pour voir si un truc se passe. Évidemment, les indications du tableau de bord sont en russe aussi.
C'est fin, bravo.
Commencent à me faire chier avec leur alphabet cyrillique.
Perte de patience, énervement, je tape plus fort sur les boutons.
Pshhhhh.
J'avais vu juste. Ce sont des chiottes ! D'un blanc irréprochable, d'ailleurs, comme la couleur de... oui enfin vous avez déjà vu des toilettes, hein.

Je baisse mon froc et m'assied sur le froid réconfortant de la faïence. Quelques bruitages coupés au montage plus tard, c'est la panique à nouveau. J'ai oublié de vérifier le PQ. Et forcément... j'en vois pas.
Pour arranger le tout, le ronflement sous mes pieds et qui désormais me chatouille aussi le fion, se transforme en vrombissement alarmant. Ça vibre sec là dedans.

"Chérie, je crois qu'on décolle".
Faire de l'humour, finalement, ça ne me détend pas vraiment. J'ai les poils de cul collés, et rien pour les essuyer.
"Ok ! Je ne vais pas mourir dans ma propre merde ! A plans foireux, solutions radicales." Je vire mon bermuda et m'essuie tant bien que mal avec. En fait, je tartine plus qu'autre chose, mais je fini par venir à bout de mon déjeuner d'hier. Je remet mon slip presto et me jette sur le fauteuil pour me sangler.

Tout juste.
Le décollage commence.
Adieu, veaux, vaches, cochons et gens à la con. Je suis ravi de vous laisser en plan. C'était vraiment brillant comme idée. J'ai bien envie de lever mon majeur, en signe d'adieu rebelle et superbe, mais ça rime à rien, personne me regarde.

Toutes les lumières du cockpit s'éteignent, exception faite de la loupiote rouge d'alarme. A un moment donné, je me demande si le réacteur à pas juste foutu le feu à la fusée. Ce serait bien ma veine. Je serre les dents et les fesses.
Et l'enfer vient jusqu'ici frapper à la porte. Même pas besoin de le chercher sur google map. Toute la structure frissonne et cahote. J'ai l'impression d'être un marteau-piqueur sans pique. Puis progressivement, mes organes descendent dans mes chaussettes.
Et plus ils descendent, plus l'envie de vomir me saisi.
Mais je tiens bon, je suis un aventurier. Sisi.
C'est là que je perd connaissance. Parce que même l'aventurier en slip à ses limites. Faut pas déconner, non plus.
 
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Les mois ont passés.
Me demandez pas comment était le voyage. C'est indécent, comme question. Ne me demandez rien d'ailleurs. Cette obscure période n'est qu'une suite pénible de riens.
Rien à faire, rien à penser, rien à voir.
A part chier, dormir, être nourri par un tuyau, voilà quoi.

De toute façon j'arrive finalement à destination.
Je vous fais pas non plus l'atterrissage, parce qu'en fait c'était un grand fiasco à l'instar du décollage. Sauf que j'ai pas ruiné de bermuda, cette fois (d'ailleurs, j'ai fini par trouver le PQ, hein, durant le voyage).

Après quelques hématomes, courbatures, genoux éraflés et une ou deux côtes pétées dus au crash de l'appareil, le sas est éjecté et me renvoie une aveuglante lumière.
Celle du jour.
D'un jour. D'un monde nouveau. Une nouvelle terre vierge de ce que j'ai pu connaître auparavant.
Je vois rien évidemment, je suis resté enfermé dans une boite en alu pendant plusieurs mois. D'ailleurs, j'ai aucune idée de l'endroit d'où je me trouve. Mais je n'ai pas la patience d'attendre que ma vue s'habitue. Faut que je sorte d'ici. Coûte que coûte. Respirer cet air, qui va peut-être bien me tuer en quelques secondes, la pression atmosphérique me faire imploser. RIEN A FOUTRE. Sortons de ce merdier.

Je m'extirpe tant bien que mal de la fusée, les paupières crispées par la douleur, en tâtonnant et priant que mes pieds ne me précipitent pas 20 mètres plus bas. Mais non. Mon pied se retrouve sur un sol granuleux. De la terre peut-être. Enfin un truc quoi. Ça ressemble pas à de la moquette en tout cas.

J'entend des pas. Enfin je crois !
J'essaye d'ouvrir les yeux pour regarder dans la direction de ces bruits là, qui s'approchent, en vain. Pas moyen, j'ai les larmes qui coulent, mais ça latte trop, je peux pas.
Je viens peut-être de tomber sur une forme de vie répugnante, hostile, et qui s'apprête à me bouffer la cervelle, et je peux même pas savoir à quoi m'attendre !
En plus j'ai l'air fin avec mon slip snoopy. Même si c'était un émissaire pacifique d'un peuple doux et compréhensif, il penserait sûrement que je me fous de sa gueule.
Il est tout près maintenant.
Il vient de s'arrêter juste à côté de moi.

_"Hey mec, t'aurais pas une p'tite pièce ?"

Avancer tout droit, hein ?

21.11.10

Entrer. Toc-toc. Répond pas, c'est pas utile.
Je me moque de savoir si je dois essuyer les pieds sur le paillasson et virer cette feuille morte qui me colle sous la grolle. Je compte bien avancer tout droit, tomber le manteau, jeter le chapeau, pendre l'écharpe à un truc fragile et fermer un œil.

Et fermer ma gueule.
J'ai les carreaux du dallage qui s'écrasent en mosaïque sous mes pieds, et qui se moquent de mon souhait sobre.
Ya pas de lumière au plafonnier, pas plus que de tapisserie qui soit de bon goût.
Et là, c'est tout tapissé. Au fiel.
A la bêtise d'une humilité honnête qui tâche et qui poisse. Oui, je sais. Ta gueule.

 
T'es un con, et t'avance comme tel, parce que t'as pas vraiment le choix, mais par pitié, fais le sans pigner. Monter les escaliers, et compter les marches sans en rater une.
Virer ce pull et cette chemise l'un dans l'autre, les laisser baiser là, sur la moquette proprement aspirée. Virer à droite ou à gauche, mais se démerder pour marcher droit. Filer droit. Bander droit.
Putain, merci pour tous ces précieux conseils.
Ouvrir toutes les portes de l'étage, se dire que tous ces lieux sont déjà vu, et les revisiter, d'un coup d'œil, parce que l'autre est fermé.
Clopiner à cloche-pied, en virant son fute, son froc, Ses grolles avec la feuille morte collée, et puis se vautrer contre le mur, parce que t'es pas un équilibriste, merde.
Et là s'arrêter un instant devant le miroir de la salle de bain.

T'es à poil et t'as l'air con. Juste tes chaussettes fatiguées d'un trou ou deux, les orteils qui prennent la fraiche.
Et agiter les mains. Répéter ce geste quotidien que tu dédaignes toujours, ce rasoir que tu boudes et dont la lame coupe autant qu'un couteau à beurre.
La passer lentement sur ton visage, et regarder les trainées de nu sur ta peau, là ou elle s'habillait de poils drus. Faire des mimiques ridicules pour pas se couper. Et puis aussi parce que ça tire.
Flicflocflicflicflocflicflocflicflicfloc. L'eau chaude piégée dans le lavabo comme une marmite de soupe, et ton instrument de torture en guise de grosse cuillère. Touille, putain, touille.
Les poils tombés, t'as toujours l'air gland. Ya pas de remède à ça.

Et refaire le chemin inverse, enfiler les grolles à la feuille-fidèle, le slip, le fute et c'est con parce que dans ce sens là c'est pas facile alors tu jures à voix haute. Descendre les marches en courant, enfiler le pull-chemise qui, espère-le, n'as pas jouit trop fort.
Ouvrir l'autre œil, t'étrangler avec ton écharpe en pétant le truc fragile, tombant au sol. T'aveugler avec le chapeau, t'empêtrer avec le manteau et enfin larguer cette emmerdeuse de feuille et claquer la porte derrière toi.

Avancer tout droit.
Et ne jamais revenir, parce qu'au fond, cet endroit, tu ne le connaissais pas. C'est pas chez toi.
T'as jamais vraiment su ou c'était.

Connard, va.

"Va te faire foutre"

21.10.10

"Une seule personne te manque, et tout est dépeuplé."
 
Cette phrase à la con ne pourrait pas être plus juste, en un sens. Je peux pas vraiment blairer les proverbes et autres sagesses monosyllabiques discount. Et pourtant j'en écris.
C'est comme si je me vendais de la merde à moitié prix. Ça fait peut-être baisser le nombre de feuilles de PQ que je dois utiliser pour les inscrire.  Et puis là, au lieu de faire une farandole de mots, j'ai juste envie de me parler à moi-même.
Ça aussi, c'est à moitié con.
 
Mais dans le fond, c'est moi qui manque.
C'est un peu comme si j'étais sur répondeur. Et t'as beau t'envoyer une foultitude de textos, ya personne au bout qui te renvoie l'ascenseur.

 
Une déconnexion spontanée. Le câble bien mordu, la prise arrachée, le combiné qui fait bip-bip sur le sol. Au milieu de la moquette crasse qui me rappelle que je suis ma propre femme de ménage, alors faudrait songer à revenir de vacances.
Et puis quand tu te déplaces, t'es pas là non plus.
Nan, c'est pas mes pieds qui battent le pavé. C'est la musique dans les oreilles là. Je suis juste un morceau mp3 qui laisse la place à un autre. Quelques dizaines de décibels pour passer la couche de cérumen qui fait de la résistance, dans les tranchées de l'ouïe.
Quand je regarde les gens passer, sans les voir, ce ne sont pas mes yeux. C'est une série Z avec un mauvais grain, qui passe sur l'écran. D'ailleurs ya même pas de doublage. Et puis les gens parlent pas, alors aucune importance. Ils pourraient bien s'y essayer, je suis simplement un morceau de system of a down, à fond. Alors un ballet de bouches muettes, ce serait simplement empuantir l'air de quelques haleines viciées.
Ya des fois j'appuie sur le lecteur pour lui dire de se taire.
Et je m'écoute.
Ya quelqu'un ?
"Va te faire foutre."

L'héritage universel.

9.01.10

J'ai écrit quelques mots à une personne, une fois.
On m'a répondu que nos univers différaient.
Et c'était vrai.

Aujourd'hui, ce n'est pas tant le chemin que j'ai à parcourir qui m'effraie. Qu'il soit plongé dans l'ombre ou la lumière.
C'est de le faire seul.
De se dire que l'univers dans lequel j'évolue est sous-peuplé, et que je ne fais que croiser un tourbillon de personnes, mais dont leur dimension n'a rien à voir avec la mienne.
A partir de là, que dois-je penser ?
Que possiblement, quelqu'un partage peut-être cet univers, quelque part ?
Oh oui, sans doute... Mais là, tu vois, j'aperçois autour de moi l'immensité constellée de lointaines étoiles silencieuses.

Et pourtant, peut-être que ce qui nous attend, tous,
est se tisser un voile d'illusion pour faire fi de cette solitude primordiale, en s'entourant de personnes aléatoires. S'imaginer être une constellation qui résonne avec un réseau innombrable de semblables.

Vraiment j'en sais rien.
Si je dois être seul dans mon univers, j'aurai aimé le savoir à l'avance.
Pas vous ?

On s'effleure les uns les autres, mais on ne sent pas vraiment le contact sur nous. C'est comme un ballet pour fantômes.
On tourne, on brille, on fredonne.
Mais au fond de tes paupières closes, tu vois bien que l'espace que tu foules n'est pas le même.
C'est l'écho versatile de tes projections, de tes espoirs. Comment pourrais-tu faire autrement, il faut bien se hisser sur la scène si tu veux un rôle dans cet opéra maladroit et décalé.
Et parfois tu croises ce ténor et cette cantatrice, et tu les vois scintiller à l'unisson.
Et putain, tu les envie, parce que cette chanson qu'ils entonnent et qu'ils s'apprêtent à s'offrir, c'est tout ce dont tu as rêvé.

C'est l'héritage universel auquel ils donnent vie et élèvent comme leur propre chair. Et c'est le chemin qu'ils prendront sans éprouver un doute.
Leur œuvre, leur vie.

La tienne à quel goût, dis-moi ?

Atchoum.

8.01.10

J'ai beau faire de mon mieux, je m'en sors pas vraiment.
C'est pas toujours simple de rester fidèle à soi. De suivre cette philosophie qu'on a affiné au fil des ans. Se disant :
"Pour ça, je veux le meilleur de moi. Parce que ça me ressemble, et que mes actes auront une raison d'être. Parce que mes mots résonnent en moi, avant même d'être dits."
Et quelques fois, tu t'observes, avec l'œil couillon et hagard, dans ce miroir. Et tu regardes ce reflet que tu connais bien, que tu reluques presque trop souvent, même. Mais chaque jour, il change.
C'est pourtant pas faute de t'appliquer à rester Toi. C'est juste comme ça. Parce que les jours ont cette influence que  tu ne peux pas vraiment contrôler.

Alors à quoi bon, tu me diras ?

Est ce que ce ne serait pas plus simple de jouer les opportunistes ? D'être qui l'on doit être à tel ou tel moment ? Parce que ça se passerait mieux dans chaque situation ?
Ne pas être simplement Toi, mais devenir multiple. Facettes innombrables et insaisissables, parce que ce qui te traverse est le courant global du monde, et que tu en saisis chaque essence qui le compose et t'en nourris. 

Ça semblerait simple non ?
Bin non, évidemment... encore faut-il être capable d'assumer une telle versatilité. D'avoir un recul aussi immense pour pouvoir jauger chaque situation et lui trouver la solution adéquate.
Ouais, vu sous cet angle, ça fait un peu super-homme.
J'ai jamais aimé les collants fluos et les capes, perso.

Alors il n'y a pas vraiment de choix au final. Parce que ce serait une illusion. Je sais bien que vous êtes nombreux à vous mentir, au plus profond de vous même. A tel point que vous ne vous en rendez pas vraiment compte d'ailleurs... alors c'est comme si vous vous étiez fidèle. Quelle ironie !
Comme des pantins dans un théâtre poussiéreux. Vous ne contrôlez rien, pas plus que moi.
Certains ont au moins le mérite de faire de leur mieux. Mais est ce que ça suffit vraiment ?

L'amour nous échappe, le fric nous asservit, l'amitié ne signifie plus rien, l'honneur est une relique du passé, la vérité un slogan qui fait bien dans les chansons.

Sommes nous nos propres esclaves ?
Ou les maîtres paresseux d'un destin qu'on laisse en pilote automatique ? 

Ça me laisse pantois.
Je sais même plus de quoi je voulais parler en abordant ce billet... je suis parti dans tous les sens encore une fois, sans vraiment aller quelque part.
Faut que je me recentre.

Un doux matin sur Paris.

4.11.09

Le réveille sonne.
Ou le téléphone. Ya toujours quelqu'un ou quelque chose pour te faire chier quand tu dors, et que tu prenais ton pied à le faire.
Ne pas répondre, ne pas se lever. On se gèle les couilles hors de la couette parce que ton blaireau de proprio à toujours pas fait changer tes fenêtres simple vitrage et qu'on entame l'hiver.
Assassin.

Les minutes passent ou plutôt elles galopent sur le cadran digital qui envoie des signaux rouges presque malveillants : "lève-toi tête de cul, faut aller au turbin maintenant, hein".
Alors oui, tu fais cet effort surhumain. Tes membres s'agitent lentement, comme si la couette était un bain de sables mouvants qui t'aurais englouti. Et putain, c'est trop fatiguant d'en sortir, plutôt crever dedans, non ?
Bin non.
Alors tu t'en extirpes, avec ton haleine de vieux putois nécrophage, la joue droite zébrée par la carte de tes draps qui sont froissés depuis 10 jours.
T'as pas le temps d'avaler un truc, manger le matin sans que le métro te donne envie de gerber est un luxe que tu ne connais plus. Alors tu sautes dans tes fringues froides et froissées, elles aussi, puis tu te diriges d'un pas chancelant vers ta salle de bain qui est plus petite que ton placard à fringues.
Tu te brosses les dents vaguement, pour obtenir une haleine de vieux putois a jeun. Tu manques de te faire sauter un tympan avec le coton-tige, et t'as les sourcils qui frisent sous l'eau froide quand tu passes la tronche sous le robinet.

Voilà, t'es fin prêt. Le monde est dehors, là, pas loin. Il t'attend. Oh putain oui, il t'attend de pied ferme. Il te réserve les conneries habituelles : voitures conduites par des inconscients ensommeillés qui manquent de t'écraser et s'en foutent royalement; vent froid qui trouve toujours une ouverture pour s'engouffrer sous tes fringues et te mordre le téton de bon matin; le papier dégueu qui se met à te coller sous la pompe sur une bonne quinzaine de mètres, et tu te demande pourquoi il baise avec tes pieds comme ça, c'est dégueulasse, quand même...

Ah, le métro. Youpi. Quelques marches dégringolées, et te voilà sous terre, dans ce vivier à odeurs de merde séchée, de pisse alcoolisée et d'aisselles pas lavées. Le portique qui s'ouvre pas du premier coup, tu t'exploses une côte dessus avant de repasser ton Navigo rageusement sur le lecteur.
Et une fois sur le quai, tu regardes ton train partir, parce que t'as 3 secondes et demi de retard.
Bordel. Et l'autre tête de cul qui te fixe sur le quai en face, avec son jogging plein de tâches et sa capuche sur la tête qui le fait ressembler à un curé en pyjama.

Voilà ton train, enfin. T'attend que les passagers descendent, alors que les autres à côté de toi se frayent un passage à coups de coude pour entrer et chopper des places assises. Ça te gonfle de voir l'absence totale de sens civique des gens. Mais bon, tu t'en fous, parce que pour trouver une place, t'es vif et rapide comme une musaraigne, alors t'as au moins ça pour toi. Tu regardes à droite, à gauche. La gueule des gens est vraiment à faire peur. Tu fermes les yeux. Grappiller un peu de repos, le temps des 10 stations qui te séparent de ton job chiant comme la pluie.

Et la cavalcade reprend, vite, tu sors, il te reste 2 mns pour parcourir le chemin. Tu marches à grandes enjambées, te faufiles entre les gens qui sont pas foutus de gérer leurs trajectoire et l'espace commun autour d'eux. Ils sont comme des aveugles.
Les vieux surtout. Ils se trainent, regardent partout sauf devant eux, prennent tout un trottoir avec leur sac cabas et leur clebs ridicule qui pisse partout, et ils s'excusent jamais quand ils te bousculent.
Ya des matins ou t'as envie de leur arracher le dentier et de pisser sur leur chien.

Et voilà, t'es arrivé.
Et je me demande comment tu fais pour tenir tous les matins comme ça. Parce que j'y viendrai... mais la perspective du soir est pas beaucoup plus reluisante.
Mais pas tout de suite.
Un suppositoire, ça s'enfonce doucement.

Tête à tête avec le lecteur.

29.10.09

J'ai parfois vraiment du mal à comprendre comment tu fonctionnes. Autant je sens que tu es capable de ressentir des choses, de les réfléchir, de te pondérer, bref... d'avoir une sinusoïde encéphale à peu près existante, ainsi qu'un palpitant qui fonctionne vaguement...
Autant je comprend pas l'immense connerie dont tu es capable.
Tu es insensible quand les émotions ne tournent pas autour de toi.
Tu es mièvre quand tu es touché par quelqu'un.
Tu es pathético-dramatique quand on te blesse.
Tu fais l'autruche quand on te démontre que t'es à côté de la plaque (surtout si ya des témoins, faut croire que le ridicule te tue ostensiblement).
Tu te vexes d'un rien, et pourtant t'es pas le dernier à te payer la gueule en biais des autres.

Et c'est réellement avec une personnalité aussi merdique que tu te sens au-dessus de la masse ? Faut croire que c'est toi qui est à la masse.

Quand je regarde tous ces gens anonymes dans la rue, qui font profil bas et qui ont pourtant un quelque chose de spécial qui se dégage d'eux, je me sens honteux de me dire que ce sont des gens comme toi qui les écrasent : Bruyant pour ne rien dire, tape-à-l'œil de superficialité, élevé en batterie sur des valeurs destructrices, produit vendu en supérette. Sans relief. Sans âme.
Je sais, tu vas me dire qu'il y a les baiseurs et les baisés, avec ton sourire en coin et ton regard hautain.
Moi je te dirais que tu es les deux, et que t'as pas de quoi t'en vanter : Tu te fais baiser par plus puissant, et tu baises en retour d'autres gens qui ne t'ont rien fait, simplement parce que tu ne peux pas te défouler sur ceux qui t'ont baisés les premiers.
Alors tu vises qui tu peux, des gens plus faibles peut-être, ou plus exposés à l'ire aveugle de types comme toi.

Triste constat.

En un sens, même si je suis pas sûr de savoir à quel saint sein me vouer, en quoi vraiment croire, j'espère sincèrement qu'il existe un Œil impartial, quelque part. Qu'on paiera nos fautes, et récoltera le fruit de nos actions vertueuses.
Que quelque chose, quelque part, nous fera vomir sur tous les crimes qu'on a osé perpétrés sans s'en rendre compte, à notre échelle insignifiante d'individu individualiste.
Une rétrospective saisissante de tous nos actes, ou chaque image se gravera pour les éons à venir, et deviendra le garde-fou de notre capacité à infliger le malheur autour de nous.
Mais franchement... mon cul.
Je crois qu'il n'y a pas de règles, ni de maître du jeu. Je crois qu'on t'as lâché dans la nature, comme moi, et que c'est open-bar. Sers-toi si tu veux, piétine ton voisin si ça te chante, tout le monde s'en cogne, et personne ne tiens la comptabilité de nos actes.

On est un cheval fou dans un pré ou la bride n'existe pas.
Quelle farce quand on y pense.

You, them and i.

23.10.09

Je sais que j'ai dit avant ça que l'amour était fondamental.
Qu'il nous reliait, tous, les uns aux autres, par une sorte de tuyau tarabiscoté, mais plutôt sain dans l'absolu.
Que c'était sûrement la chose la plus essentielle dans notre vie, si tant est qu'on sache planter la graine, arroser notre jardin, l'écouter, en prendre soin, et recevoir avec gratitude son parfum, une fois épanoui.

Le problème c'est que tout le monde merde avec les sentiments. Les gens se lancent à cœurs perdus dans leur passion dévorante et se laissent bouffer par eux-même. Quand un truc commence à partir en sucette, pas moyen d'empêcher ces connes impulsions, de tout foutre en l'air avec un comportement de gamin attardé.
J'en sais quelque chose, je suis un môme stupide (même si j'ai un peu de barbe).
HA BORDEL.
Faut vraiment que j'arrête ma consensualité en parlant "des gens". C'est vous, merde !
Pourquoi est ce que vous êtes pas foutus de vous maîtriser pour la personne que vous trouvez plus importante que quiconque ?
Et quand vous avez terminé votre cirque de jalousie ou de caprice, vous êtes trop gland (et je ne parle pas du bout anatomique) pour revenir vers celui ou celle en question, lui demander sincèrement pardon, et apprendre de vos erreurs ?

Ouais bon... j'avoue que ça résous pas toujours tout. La preuve c'est que malgré mon application studieuse à suivre mes propres préceptes, je foire mes expériences personnelles aussi.
Ceci dit, je me remercie d'être un peu moins con que la moyenne, et au moins d'essayer de faire de mon mieux. (sachant que le "mieux" de chacun n'est pas toujours proportionnel à... oubliez ça.)

Ne parlons même pas du quotidien et de cette salope monotone qu'on appelle la routine.
Alors là... chapeau bas, mesdames, messieurs.
Vous êtes tellement sûr de votre pouvoir de séduction que vous pensez que l'être aimé va vous coller à l'anus toute sa vie sans que vous ne preniez la peine de remuer une bourse ?
Merde  alors, si vous le pensez, c'est que vous êtes trop con pour être foutu de tomber amoureux, ou ...
Non, si vous êtes si mou du bulbe que ça, ça fait sûrement longtemps que vous avez arrêté de lire ce que je baragouine entre deux verres de bourbon. Je peux pas vous en blâmer d'ailleurs, ça pourrait vous filer la migraine ou des boutons (pour ceux qui n'en ont pas déjà).

Je sais que j'ai dit auparavant que le sexe allait mal. Qu'on s'était engouffré dans une industrie du cul qui malmenait notre bien-être le plus intime.
Et c'est pas faux, évidemment... seulement, c'est pas pour ça que le sexe est à diaboliser et à mettre au placard. Surtout que c'est un coup à se coincer le biscuit dans la porte.
Ya tout un tas de gens qui pourraient s'épanouir dans des relations courtes, basés sur l'attirance et l'échange charnel, sans y mêler de sentiments profonds. Seulement ils ... -non, vous- êtes pas foutus de gérer l'image même d'une belle relation de fesse.

Une telle relation doit pouvoir se baser sur une certaine confiance instinctive, une empathie qui nous permet de se laisser aller avec l'autre, parce qu'on sait qu'il n'y aura pas de coup tordu derrière.
L'élégance de faire attention à l'autre.
La maturité de ne pas cacher ses intentions, de jouer cartes sur table. 

Être honnete envers l'autre, c'est avoir réussi à être honnete envers soi déjà. C'est se respecter. C'est respecter l'autre.
C'est savoir ne pas faire n'importe quoi. Ou le faire bien.

On a tous, à un moment T de notre vie, besoin de bras tendres pour se réchauffer le corps et l'âme. Et ces bras peuvent bien appartenir à un inconnu. Ce n'est pas ça qui fait qu'on se salit ou se trahit.
Et finalement, quand on regarde la situation avec un regard serein, sans avoir peur d'avouer les choses, on se rend compte de l'essentiel :
C'est une forme d'amour, également.
C'est ainsi que les relations éphémères deviennent belles et salvatrices.

Aimez le type qui vous regarde timidement à l'autre bout du bar.
Aimez cette fille coquette qui a sorti son maquillage des grands soirs et qui a bu un coup de trop pour apaiser un malaise tû.
Aimez cet écureuil éperdu qui galère dans la boue pour retrouver sa noisette.
Aimez les bien. Et les amours d'un jour auront enfin leur raison d'être.
Sans tâche.

Sex & love

 21.10.09

Le sexe.
Tout le monde baise avec tout le monde.
Tout le monde refuse de baiser avec n'importe qui.
Tout le monde se fait baiser.
On baise tout le monde.
 

Ça résume assez bien le bordel et le mal-être mondial de l'espèce que nous sommes, dans l'époque actuelle.
Notre mode de reproduction, qui fait de nous une espèce viable ou en extinction s'est transformé en porno amateur. Pourquoi est ce que frénétiquement les hommes jettent leur dévolu sur le premier cul croisé dans la rue ?
Pourquoi les femmes hurlent-elles dans la presse et les magazines à grand tirage qu'elles portent la culotte (ou pas) comme ça leur chante, et qu'elles veulent elles aussi, devenir des chaudrons à foutre pour leur propre plaisir ?
Pourquoi, quand on se penche sur le cas de chacun de plus près, on se rend compte que tout ça c'est des foutaises, que personne n'assume sa sexualité, ses penchants, ou sa soit disant assurance devant la "Chose" ?

Le problème sociosexologique en question ne serait-il pas lié à cette forme de solitude que tout un chacun expérimente à sa façon ?
Look...
Ici, on pourrait regarder ces femmes fatales un peu clichés. Vous savez, ces torrides et splendides femmes qui affichent leur beauté comme une vitrine frottée avec trop de zèle par un chiffon sec ?
Tendez l'oreille, et bizarrement vous en entendrez une ribambelle à dire que les hommes sont des salauds égoïstes et qui ne les satisfont pas à la juste valeur de leur Moi entier. D'ailleurs ce ne sont pas les seules, finalement. Combien de femmes sont épuisées de rencontrer des hommes qui les prennent pour un fourreau phallique jetable sans se demander si elles se recyclent bien derrière, et si ils les ont collées dans la benne de la bonne couleur ?

Combien d'hommes déclarent n'en plus pouvoir de rester à se moucher le pif dans leur solitude déprimante, et vouloir sortir popol autrement qu'avec la main droite ? (autant pour les gauchers, on ne vous oublie pas) Combien sont-ils à déclarer qu'ils n'en peuvent plus de se retrouver à tenter une expérience de couple avec des hystériques sans une once de matière grise au dessus de leur grosse poitrine refaite par des chirurgiens qui font de meilleurs arnaqueurs que de médecins  ?

Pourquoi les relations entre hommes et femmes partent en couille comme ça ?

Et bien je vous le donne dans le mille, émile.

On s'est vautré dans une société lisse et terne. On s'est regardé le nombril dans le reflet des matériaux nobles et hors de prix qui font les murs de nos lofts. On a regardé le nombril du voisin aussi, pour voir si il était plus beau que le sien, ou si son piercing était plus à la mode.
On s'est façonnés artisans de la diarrhée, en écrivant les mots "insipide" et "superficiel" avec des caractères design sur notre pseudonyme MSN.
On a littéralement tirés la chasse sur les principes fondamentaux qui régissent l'alchimie essentielle du corps humain dans sa quête de bonheur et de bien-être.
Les sentiments.
Les sensations authentiques.
La spontanéité.
L'humilité.
Et bien sûr l'Amour.

Tout ça à été éjecté au broyeur par les ménagères de chaque foyer et vendu aux enchères par les hommes d'affaire. C'est ressorti fendu, fêlé, compacté, poncé, et repeint pour devenir le produit idéal, moderne et complètement faussé sur lequel on croit passer nos coups de boutoirs ou offrir nos étreintes incomprises.
Et on est tous responsable de cette catastrophe à l'échelle planétaire.
Oui toi aussi, tire-au-cul, qui lis vaguement en biais avec un sourire niais sur la tronche.

Oh là, non... ne croyez pas que je fais une levée de bouclier ou de rapières comme les mousquetaires pour vous exhorter à vous joindre à ma pensée collective que je pense tout seul.
Je m'en fout que vous ayez tout merdé. Je galère comme vous. Mais au moins ça me donne quelque chose à écrire, même si ça ne vaut pas une cacahuète à moitié digérée.

"Et l'amour, enfoiré, c'est quoi alors, toi qui prétend tout comprendre ?" me diras-tu.
Je te répondrais que j'ai pas la science infuse, ni la sagesse du Dalaï-lama. Je suis pas Jésus non plus, même si j'aime bien porter la barbe.
Mais je crois que l'amour c'est cette sensation que l'autre te frôle même quand il n'est pas là. Il peut te chuchoter à l'oreille ou faire frémir ton échine, simplement parce que tu penses à elle, et qu'elle pense à toi. Que vos âmes ne font qu'une et s'entrelacent dans un tourbillon de couleurs ou les nuanciers des plus grands peintres seraient pauvrissime à côté de l'explosion magique que cela procréé.
C'est quand la chose la plus insignifiante que tu fais dans une journée banale deviens un souvenir impérissable et qui te brûle la rétine pour toujours, parce que tu l'avais fait avec elle.
C'est de te mettre à faire sa vaisselle à 3h du matin parce qu'elle est épuisée. Et bien que tu hais faire ça, tu te prend à siffloter ce faisant, et lui souris quand elle te regarde pensivement agiter ton cul au rythme de ton fredonnement.
C'est aussi se sentir complet, comblé, plein, double, triple, infini.
Parce que l'écosystème de ta psyché et de ton corps s'est enfin mariée à la faune et la flore qui donne à ton amour la plus grande création : Votre planète. Un monde parfait.

C'est savoir lui accorder le pardon pour ses erreurs, et ne jamais lui cacher les tiennes, parce que l'honnêteté et la justesse sont toujours récompensées.
C'est donner sans attendre en retour, parce que le simple fait de lui offrir tout ce que tu as te rend fou de bonheur.

Et tout ça, c'est savoir le faire dans la durée. C'est pas juste les trois premiers mois en se disant que dans 3 autres tu pourras lâcher des caisses sous la couette le matin.

L'amour c'est la folie. La folie c'est la libération d'un monde bâti sur des normes qui ne sont pas à notre échelle, mais plutôt sur les fantasmes d'une poignée qui nous dirige et qui se permet n'importe quoi.

Envoyez les se faire foutre. Votre patron. Votre voisin. Votre président ou votre maire. Votre mère aussi, tiens.
Et puis n'oubliez pas le chien.
Dites merde à ce qui n'est pas vous, plutôt que de sourire en vous tordant de douleurs sous l'effet de gaz intestinaux incontrôlables.
Mais sachez enfin accueillir en votre sein votre égal, et lui rendre le moindre soupir qu'il dépense pour vous. Peut être sera-t-il jamais le seul qui le fera de cette manière dans votre courte vie.

Vous pouvez vous barrer, c'est bientôt l'heure de Malcom à la télé.

Premier jet.

20.10.09 

Voilà.
C'est décidé. Je me lance.
L'essentiel au fond c'est quoi ? C'est d'écrire. Et j'ai bien des choses à dire... et rien à la fois.

Je crois que j'ai juste l'intention de devenir un connard invétéré avec un style ampoulé histoire de faire valoir un badge "Looser 1ère classe". C'est toujours mieux que de vomir des conneries avec une platitude à mourir, des sujets chiants, et des fautes d'orthographes. (oh quoi ? j'en fais aussi ? ouais... possible, en fait je m'en fout royalement).

J'ai envie de plus que ça.

Donc, pour récapituler, le connard c'est moi, le déversoir c'est ce blog moisi qui ne vaut pas une pastille Vicks, et le troufion c'est toi. Toi qui me lis à l'instant, et qui te demande
"Putain de merde, mais pourquoi je lis ça ?"
Désolé, mon pote, j'ai pas de réponse à cette question, faudra t'auto-disséquer le bulbe pour le découvrir. C'est pas mon taff.
Je suis juste là pour provoquer cette introspection dubitative et pas forcément constructive. Mais secrètement, dans mon petit cœur tendre comme un chamalow, j'espère que quelqu'un parle la même langue que moi, et captera les ondes silencieusement flatulentes que je m'apprête à émettre.
La provoquer à Toi. A eux. A moi aussi.
Flatulons de concert.

Nous y voici.
La jet-set de la communication. Les œufs de lompe de l'épanchement personnel. Le PQ triple épaisseur de la littérature moderne : Le Weblog.
Youpi.

Et pourquoi j'y suis moi ?
C'est le grotesque de la situation. J'ai perdu la seule personne avec qui je pouvais parler, et avoir, à double-sens, de la compréhension.
Complicité, sérieux, légèreté...
Certains d'entre vous auront connu ça. Quand vous regardez l'autre, et qu'il sort la phrase que vous aviez dans votre tête tordue d'amour.
Oh, j'ai un ou deux... bon ok, un... autre interlocuteur privilégié, qui sait me comprendre, et avec qui je suis sur la même longueur d'ondes depuis des années.
Mais voilà... ce que j'ai à dire au plus profond de moi-même, l'éruption volcanique qui essaye d'échapper à mes boyaux, c'était cette personne, et elle seule qui pouvait la saisir, aussi bien que moi-même.
Dès lors, je me retrouve comme un enfant muet qui se débat avec ses lèvres pour faire savoir qu'il s'est fait une entorse à la couille gauche, et qu'il lui faut Père Dodu parce qu'il en peut plus...

Voyant l'incongru de la situation, et le déprimant des perspectives minces qui s'offrent à moi... il ne me reste plus qu'a me jeter à corps perdu dans la marée interminable des internautes boutonneux qui racontent leur journal intime:

"Aujourd'hui j'ai eu cours d'anglais, c'était chiant, mais j'ai maté le cul de Stéphanie pendant une heure, j'avais une trique de lama, j'avais presque envie de me toucher, jusqu'au moment ou la prof m'a demandé d'aller au tableau... et je portais un jogging. VDM"

Je propose donc à tous les ados fans de Stéphanie(s) de se la taper dans les toilettes du lycée avant le cours d'anglais. Ça évite ce genre de situation sordide. Ceci dit, ce n'est pas un appel à la pornographie gratuite. Faites ça bien, Steph n'est pas un objet. Et puis mettez une capote. Ou même deux.


J'enfile donc une couche de latex à mon tour, bien que je ne connaisse aucune Stéphanie, et je me précipite dans ce merdier en priant pour que, pissant ici et là, j'arrose le moins possible mes souliers. Exercice de style s'il en est, j'aimerai bien vous y voir, vous.
Je vous avais dit de sortir couvert de toute façon.

L'imbécilité de mes propos commençant à me réduire à l'état d'une moule décoquillée, je vais donc mettre un terme prompt à cette intro qui ne sert proprement à rien... si ce n'est entr'ouvrir la porte du Grand Rien qui risque de suivre plus tard...

Vous gênez pas pour vomir vos mots sur les miens, la poubelle viens de s'ouvrir, et c'est fait pour ça.
Bienvenu au monde,  bébé.

K.