dimanche 24 avril 2011

La ville où tu renais.

Ramper.Traîner ses semelles érodées sur la granule noire du bitume. C'est en effleurant sa peau citadine que tu y perds le sens commun. En regardant ses yeux rouges, tantôt verts, dans l'obscurité lointaine. Tout autour.
Voir traverser ses idées phares, sur les chapeaux de roues, aveuglantes. Tantôt silencieuses et mortes, sur le bas-côté, comme une tombe de métal. Et ton envie de te jeter à plat-ventre sur son chemin.Enfin.

Haleter au son-silence des rumeurs, et de tes battements de cœur.  Ton regard vacille, ivre. Plus loin, encore plus loin. Ta poitrine peut éclater sur un pas de trop.
La route est hasardeuse. Pour tout dire, tu ne sais pas où tu te rends. Tu n'y as pas vraiment songé avant. Un passant, ton épaule et la sienne se bousculent.
Pardon. Je suis confus. T'arracher les yeux. T'éventrer et te bouffer la gorge. T'ignorer. S'excuser. Rien n'est arrivé.
Tomber à genoux.

Les pieds sont des chenilles défoncées par les mines d'une guerre intestine.Des rires et des soupirs. Des bourdonnements. La confusion et rien n'est plus comme avant.
Fermer les yeux, et attendre.
Rendre un souffle. Prendre le suivant.
03.21
Veuillez vous écarter de la bordure des quais.
Se jeter sur les rails blancs d'une ligne routière. Et humer jusqu'à t'en éclater la tête. Passe par là avant de trépasser.Outrepasse les barrières, emprunte les sens-interdits. Dit "merci", dit "encore", dit "oui". Fais pire.

Grimpe aux lampadaires, et du haut des sanctuaires lumineux, plante le drapeau de ta raison. Laisse le flotter un peu avant de l'abandonner. Et redescend comme un pompier.
Amuse-toi de n'être rien qu'un piéton anonyme dans la ville où tu renais.

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